Ueli Kestenholz est un touche-à-tout du sport suisse. Il est snowboardeur, surfeur, planchiste, parachutiste et speedrider. Il est aussi celui qui explore en permanence de nouvelles frontières - que ce soit sur l'eau, en montagne ou dans les airs. En 1988, il a remporté la médaille de bronze en slalom géant aux Jeux Olympiques d'hiver de Nagano, il a été deux fois Champion du Monde de snowboard et il a remporté deux fois la médaille d'or en Boarder-X lors des X-Games à Aspen. Il a navigué comme speedrider à l'Eiger, Mönch et Jungfrau. Depuis longtemps il est une star établie des films de sport, que ce soit devant ou derrière la caméra. Kestenholz aime bien décoller, mais garde toujours les pieds sur terre. Les clients de knecht reisen, qui ont passé une semaine de ski et snowboard avec lui, le confirment: "Ueli est une personne simplement très gentille et cool". Nous sommes d’autant plus contents qu’Ueli Kestenholz accompagne cet hiver à nouveau en exclusivité un groupe de clients dans le paradis de la poudreuse à Hokkaido au Japon et en héliski au Canada.
La saison passée, vous avez été l'une des stars du film de Warren Miller. Les films sont un culte absolu. Était-ce un grand honneur pour vous d‘y figurer?
Certainement! J‘étais déjà de parti en 2008 avec une histoire de speedriding à l'Eiger, Mönch et Jungfrau. Mais à l’époque, nous avions fait le tournage et avions mis les images à disposition. Cette fois, c’est leur équipe qui est venue. C’était vraiment cool de mettre "mes" montagnes et ma façon de glisser sur l’écran.
Comment devrions-nous imaginer le tournage de l‘équipe des films de Warren Miller – est-ce un travail hautement professionnel ou plutôt un grand plaisir?
En principe, c’est tous les deux. Les gens qui filment sont aussi de très bons skieurs qui vivent pleinement ce sport. C’est pourquoi la fascination y est des deux côtés et on a beaucoup de plaisir pendant le tournage. Bien sûr, c’est aussi professionnel! Tu es concentré à 100%. Et si tu vois que tu as
des superbes prises et que tu réalises que l’équipe du tournage s’amuse, alors c’est super cool.
Pour nous, les skieurs et snowboardeurs ordinaires, voir quelques scènes de ce film de freeride nous font penser que c‘est extrêmement dangereux. Comment savez-vous ce qui vous irait tout juste et ce qui est tout simplement trop dangereux pour vous?
On essaie bien sûr de minimiser les risques en écoutant ses propres sentiments du ventre ainsi que les évaluations du guide de montagne. Réduire le risque à zéro n’est jamais possible.
Est-ce qu‘un bon freerider et un speedrider sont capables de dire non?
Oui absolument! J’ai récemment prévu de faire un saut en parachute, mais la couverture nuageuse était trop basse et le vent trop fort. Ce fut pour moi un non catégorique. Cela est pareil avec le freeride. Lorsque vous vous trouvez en haut et que vous avez un mauvais sentiment, alors il faut parfois dire non ou prendre la direction du plan B.
Les freeriders deviennent toujours plus extrêmes – prennent-ils de plus en plus de risques?
C’est difficile à dire. Pour moi-même, c’est non! Je ne peux pas dire si cela est différent pour les autres. Le fait est que le niveau a augmenté. L'expérience des freeriders est plus grande et l'équipement est meilleur. Ce qu’ils font au Freeride World Tour est déjà fou. Mais ce sont des gens qui ont commencé ce sport à un très jeune âge. Je suis allé pour la première fois, peut-être à mes 18 ans, faire des plus grandes choses – aujourd’hui certains enfants ont parfois à peine 13 ans. C’est un âge où l’on apprend très vite et où l’on a peur de rien. Ils ont grandi entre snowpark et freeride et font donc toutes ces choses qui ont l'air si folles.
Avoir un rôle principal dans les films de Warren Miller a certainement été pour vous le point culminant de la saison dernière – quel est votre projet le plus excitant cet hiver?
Avant la saison, j’ai travaillé sur un projet de livre car je voulais publier des photos des 20 dernières années, dans un cadre agréable. Ce n’est pas une autobiographie – pour cela, je ne suis pas assez mature (il rit). Mais, j‘étais dans l'émission de télévision de Steffi Buchli (journaliste sportive à la SRF). Et suite à ça, nous avions réalisé que nous avons déjà fait plusieurs grandes interviews. Nous les avons repris et mis dans un contexte. J’ai choisi des photos de freeride, speedriding et aussi des photos des sports d'été. Ça sera un livre comportant un méli-mélo d'images avec un petit portrait de moi, et il sera prêt à paraître en automne 2015.
Vous êtes cet hiver encore en route avec des groupes de knecht reisen. Qu’est-ce qui vous y plait spécialement?
Ce sont des gens qui ne sont pas tous les jours dans la poudreuse. Les filmer, les coacher et de voir comment ils progressent en une semaine, c’est toujours super. On peut partager son expérience, passion et joie. On est dans un beau lodge, on mange bien et on passe un très bon moment ensemble. Il
y a parfois une bière qui nous attend dans le jacuzzi, après une belle journée de ski. On passe tout simplement une agréable semaine avec des amis, ce qui fait très plaisir.
Beaucoup de skieurs «normaux» ont un peu peur de ne pas être assez bon pour skier ou faire du snowboard avec un athlète de haut niveau comme vous durant une semaine. Pouvez-vous les rassurer?
Si quelqu'un aime le ski, ayant un peu d'expérience en hors-piste et possèdant une bonne condition physique, alors cela suffit complètement. Nous adaptons bien sûr le rythme et la difficulté aux clients et aux différents groupes. Celui qui veut se donner toute la journée à fond alors fera partie d’un groupe plus rapide, et ceux qui veulent skier pour le plaisir et plus tranquille seront dans le deuxième groupe. Personne n‘est débordé. En outre, avec l’héliski on a même la possibilité de revenir au lodge quand on a les cuisses qui brûlent. Et il ne s’agit pas non plus de faire que des pentes extrêmes. Lorsque les conditions le permettent, vous pouvez bien sûr aller dans une section plus raide où je peux montrer un saut ou quelque chose d’autre. Mais cela ne signifie pas que les gens doivent sauter après moi. Il est vraiment uniquement question que tout le monde ait son plaisir et puisse glisser à son propre niveau.
En janvier vous partez pour Hokkaido. Quel est pour vous le plus fascinant de ce voyage au Japon?
Le mélange entre une quantité infinie de neige poudreuse et la culture étrangère. Je me réjouis à chaque fois d’y aller, car c’est un monde complétement différent. Ces masses de neige, à chaque jour il y encore de la neige fraîche qui s’ajoute. Contrairement à l‘héliski, on est toujours très proche du domaine skiable. C’est une très bonne introduction au freeride, aussi parce que c’est plus abordable que l'héliski. Tout le monde y trouve son compte en ce qui concerne voyage, aventure et neige.
De quelle manière le freeride au Japon est-il différent de celui au Canada?
Le Japon n’est pas souvent très raide. Il y a des paysages de contes de fées avec des forêts de bouleaux, des pillows enneigés et du terrain vallonné. Les bons sportifs en ont également pour leur argent, mais il y a peu d‘extrême, mais au Japon vous pouvez toute de même parfois passer très vite à travers les forêts.
Outre le Japon, le Canada est l’une de vos destinations favorites. Qu’y a-t-il de si beau au Canada?
Les Monashees, par exemple, l'un des endroits le plus enneigées du monde. Contrairement aux Alpes, où une année est bonne et une autre il n’y a pas beaucoup de neige. Au Canada de novembre jusqu’à avril, il y a presque toujours assez de neige. Tout est enneigé à merveille. Il y a rarement des pierres, des roches ou des troncs d'arbres. En Suisse, il y a certainement beaucoup de belles descentes en forêt, mais la plupart sont dans des espaces où la faune est protégée. Au Canada il y a tellement d'espace et vous pouvez skier et surfer à travers les arbres avec une parfaite conscience. Et si la visibilité en terrain alpin est tellement mauvaise que vous ne voyez plus rien, alors même qu’il neige densément, vous skiez en forêt et vous avez toujours du plaisir. Le Canada est le nec plus ultra.
Et il y a le Canada qui attire avec l‘héliski - pourquoi cette expérience de l’héliski est si écrasante?
À mon avis, l'hélicoptère est en lui-même déjà l’aéronef le plus fascinant. Il plane en stationnaire, vole vers l'avant, vers l'arrière et atterrit sur les plus petits espaces. C’est génial! On peut se rendre à des endroits en montagne qu’on n’aurait pas pu atteindre autrement. En ski de randonnée on passe le temps d’une journée entière pour faire ensuite qu’une descente. Avec l'hélicoptère vous avez tellement plus d'une journée. On peut atteindre très vite des runs cool. Même si la neige à un moment donné n’est pas si bonne, dans un très court laps de temps vous trouverez de la poudreuse parfaite ailleurs. L'hélicoptère est l'outil ultime pour s’éclater à fond dans la poudreuse.
Vous tournez avec Warren Miller, vous vous jetez du sommet avec une voile de speedride et partez avec des groupes de knecht reisen au Japon, et au Canada pour le freeride. Cela ressemble à la vie dans un état exceptionnel permanent. Avez-vous un quotidien «normal» dans votre vie de tous les jours, une vie «régulière» avec femme et enfants?
Le temps avec la famille est peut-être un peu trop court. L’hiver passé, c‘était vraiment une vie dans un état exceptionnel permanente. En été, j’essaie de vivre un peu plus tranquillement, mais cependant cette année j’ai ce projet de livre qui me prend pas mal de temps. Il y a des mois où je suis entièrement absorbé par mes projets, mais parfois, je peux me permettre de «prendre congé» durant un mois entier pour passer plus de temps avec ma famille.
Et en fait, que dit votre fils, si on lui demande ce que fait son papa?
Je pense qu'il comprend tout. Il skie et fait du snowboard lui-même énormément, et je le prends aussi avec moi pour faire du speedriding. Il a déjà beaucoup de plaisir en faisant du sport et c’est devenu naturel de regarder ces différents sports et de les faire lui-même. Mon fils sait donc très bien ce que fait son papa.
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